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mardi 4 février 2014

2014-02-04 Euro 2016 : A qui va profiter le milliard ?

253 millions en 2008 , 695 millions d'euros en 2012 et certainement plus en 2016 (le chiffre de 1 milliard d'euros circule ) c'est le résultat de l'Euro de football respectivement organisé en Suisse, en Pologne et bientôt en France.
Pour l'Euro 2016 le cout des stades représentera pour la France un investissement de prés de 2 milliards d'euros portés en financement initial (sous la forme d'une subvention ou d'un emprunt) pour partie par les pouvoirs publics , Etat et collectivités territoriales, à hauteur de 800 millions d'euros (dont 150 millions d'euros pour l'Etat) , (cf l'article de politique.net  L'Euro 2016 coutera plus de 700 millions d'euros aux contribuables ) . Le reste est financé par les collectivités en exploitation notamment par l'intermédiaire des redevances versées dans le cadre des contrats de partenariat, par les clubs grace à leurs redevances et aussi les opérateurs privés qui se sont engagés pour les montages public privé sur des recettes annexes garanties (recettes liées à l'exploitation des stades hors matchs, recettes naming, programme immobilier d'accompagnement, .... ).
A ces charges liées au stade, il faut ajouter les frais de transport, les frais liés aux animations mises en place par les villes, les fan zones (zones des supporteurs), les frais d'organisation, ....
Certes l'organisateur a prévu de louer les stades à leurs propriétaires (les collectivités dans la grande majorité). Une provision de 53 millions a été prévue sur ce poste (cf article La depeche Euro 2016 Platini ne veut pas lâcher le grisbi).
L'organisateur a prévu également d'intégrer dans l'"héritage", c'est à dire ce qu'il restera aux différents acteurs une fois l'euro 2016 passée, de servir les villes organisatrices ... mais à quelle hauteur ?
En Pologne l'héritage dénommé "les versements de solidarité" s'est élevé à 102 millions d'euros.

"je vais vous faire une offre que vous ne pouvez pas refuser ! "

La mécanique est imparable. Lors de la phase de candidature, les villes n'ont eu d'autres choix que de signer un chèque en blanc à la FFF. Un peu de concurrence entre les sites en France, l'épouvantail que représentait la Turquie ont permis à la FFF (aujourd'hui la SAS Euro 2016) d'imposer des contrats Léoniens (dont certaines dispositions sont contraires au droit français) sur la base d'un cahier des charges démentiels (cf notre édito Euro 2016 : un cahier des charges démentiel ). Les villes candidates se sont ainsi engagées à réaliser des travaux, à prendre en charge des frais de sécurité, à livrer un clean stadium (suppression notamment du nom du nameur et des partenaires) , à accepter finalement toutes les régles de l'UEFA, avec pour seule contrepartie un stadium fee (location du stade par l'Euro 2016) d'un montant moyen de 250 000€ par match. Une première d'ailleurs se plait à rappeler M Platini. (cf article La depeche Euro 2016 Platini ne veut pas lâcher le grisbi).  Il convient toutefois de rappeler que villes d'accueil ne toucheront aucune recettes directes ; billetterie, partenariat, buvettes, restauration, sont gérés par l'Euro 2016. Les villes bénéficieront certes de retombées économiques et médiatiques qu'il conviendra de quantifier d'ailleurs et de la taxe sur les spectacles (sous réserve qu'elle soit encore en vigueur).

Les villes doivent supporter en plus les aménagements spécifiques pour l'Euro 2016 ! 

Non seulement les villes doivent mettre à disposition les stades mais en plus supporter certaines charges dites de l'organisateur comme : la transformation du stade pour les matchs de l'Euro 2016 (tribune de presse, augmentation des places VIP, création de studio TV....) l'aménagement de terrains pour la construction d'installations temporaires pour les VIP de l'UEFA, l'installation du périmètre de sécurité....
Avec un bénéfice prévisionnel de prés de 1 milliard d'euros, l'UEFA pourrait avoir l'élégance d'assurer les charges de l'organisateur.
A qui va profiter le milliard ? D'abord, si les grands équilibres sont conservés,  à l'UEFA, ensuite aux clubs qui vont hériter de stades flambants neufs et fonctionnels, aux joueurs qui seront indemnisés, à la fédération aussi dans le cadre de l'héritage. Les collectivités bien sur qui en attendent de formidables retombées économiques. Mais des collectivités qui doivent aussi prier pour que leurs clubs résidents restent au plus haut niveau  le plus longtemps possible ( cf notre édito 2012-04-03 la ligue fermée est elle une voie d'avenir ?) et pour que Michel Platini lâche une part du grisbi ! Comme l'a déclaré François Briançon maire adjoint chargé des sports à Toulouse,  "La porte n'est pas fermée", (cf l'article de la depeche Euro 2016 Platini ne veut pas lâcher le grisbi.)  Michel Platini ayant effectivement accepté le principe dans un courrier adressé aux Maires des villes d'accueil, d'un héritage concret du tournoi au bénéfice des sites-hôtes.